COP 24

Comment être à la hauteur des enjeux climatiques dès 2018 ?

Centrale électrique à charbon et éoliennes à Gelsenkirchen, en Allemagne, tandis que la 23e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 23) s’est terminée à Bonn, le vendredi 17 novembre 2017.

• Ce sera un moment clé pour éclairer les décisions politiques

La COP23 à Bonn n’était qu’une conférence d’étape, qui n’était pas destinée à produire de grandes avancées sur le fond. Les décisions seront prises l’année prochaine lors de la COP24 à Katowice, en Pologne. 2018 sera une année test.

Le premier enjeu sera le relèvement du niveau d’ambition des contributions nationales et des trajectoires climatiques. À leur niveau actuel, les contributions nationales nous mènent plutôt vers 3 °C. Le défi sera donc de se rapprocher de l’objectif défini par l’accord de Paris de décembre 2015 de contenir le réchauffement planétaire nettement en dessous des 2 °C. Des annonces ont été faites dans ce sens mais pour l’instant, aucun État n’a relevé le niveau de sa contribution nationale

Réchauffement climatique : les 4 enjeux de la COP23

ÉCLAIRAGE – Un an après l’entrée en vigueur de l’accord de Paris, ses signataires se réunissent à nouveau à Bonn, en Allemagne, du 6 au 17 novembre prochains.

Photo historique au Bourget lors de l'ouverture de la COP21, le 30 novembre
Photo historique au Bourget lors de l’ouverture de la COP21, le 30 novembreCrédit : JACKY NAEGELEN / POOL / AFP

Deux ans plus tard, il s’agit de convertir les paroles en actes. C’est à cela que va servir la COP23 organisée à Bonn, en Allemagne, du 6 au 17 novembre prochains. Mais cette réunion aura plusieurs autres objectifs, notamment celui de gérer la délégation américaine, après l’annonce de Donald Trump du renoncement de son pays à l’accord de Paris.

Pour ce faire, l’une des tâches de cette COP23 est « de préparer le dialogue de facilitation qui portera sur la révision des contributions nationales à la hausse afin d’atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris« , explique le Parlement européen, qui enverra une délégation de 12 députés à Bonn. Un dialogue normalement prévu pour 2018.

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  • Cette COP23 s’annonce donc comme une conférence plutôt technique, qui vise à préparer celle de Katowice (Pologne), la COP24, qui sera organisée en 2018. C’est à ce moment-là que l’on connaîtra les détails de la mise en oeuvre concrète de cet accord que Laurent Fabius avait décrit comme « ambitieux et équilibré ».

2. Gérer la position américaine

La nouvelle avait fait l’effet d’une bombe. Le 1er juin dernier, Donald Trump a confirmé que les États-Unis se retireraient de l’accord de Paris, considérant que le texte « désavantageait » son pays. Pour autant, la décision du président américain ne pourra entrer en application qu’à partir de 2019. Une délégation américaine sera donc bien présente à Bonn.

Les regards seront braqués sur les représentants de l’administration Trump, qui auront à choisir entre plusieurs stratégies : s’impliquer dans les négociations pour avantager leur pays, paralyser les discussions ou alors rester neutres et en retrait.

3. Empêcher d’autres pays d’emboîter le pas à Trump

Si le risque semble modéré, il n’est pas impossible que certains pays, qui redoutent les règles auxquelles ils seront soumis, puissent eux aussi se désengager de l’accord de Paris, au même titre que les États-Unis. À ce titre, une attention toute particulière sera portée au cas de la Russie, seul pays du G20, avec la Turquie, qui n’a pas ratifié le texte à l’heure actuelle.

Vladimir Poutine pourrait par exemple réitérer la stratégie mise en place en 2001, lors du retrait des États-Unis du protocole de Tokyo. Il avait ainsi profité de la situation pour obtenir de nombreuses concessionsconcernant les objectifs demandés à son pays avant de s’engager.

4. Sensibiliser la planète à la situation des îles pacifiques

« Les enjeux pour nous sont extrêmement importants », a déclaré Frank Bainimarama, le premier ministre des îles Fidji et président de cette COP23. « Spécialement pour nos amis des îles Marshall, Tuvalu et Karibati, dont l’existence même est menacée. Mettre en œuvre l’accord de Paris est crucial mais pas suffisant pour nous sauver. Nous devons aussi convaincre le reste du monde d’aller encore plus loin« , avait-il expliqué lors du discours d’ouverture d’un rassemblement préparatoire à la COP, le 16 octobre dernier.

Ces territoires sont en effet en grand danger. Plusieurs experts et ONG estiment que si le réchauffement climatique n’est pas limité à 1,5 degré, les îles et littoraux pourraient être rayés de la carte. Pour le moment, les États ayant ratifié l’accord de Paris se sont seulement entendus sur le seuil de 2 degrés.

Auteur de l’article : Mohammed Elmensi

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